En 2023, Moins d’un tiers des salariés français déclarent faire confiance à leur hiérarchie, selon une étude de l’IFOP. Pourtant, certaines entreprises enregistrent des gains de productivité après avoir supprimé le poste de manager intermédiaire. Le rapport 2024 du cabinet Deloitte recense une hausse de 40 % des organisations adoptant des structures auto-gérées en Europe.
Le recours à des modèles collaboratifs inversant les schémas traditionnels s’accélère dans des secteurs aussi variés que la tech, la santé ou la logistique. Plusieurs dirigeants misent désormais sur la responsabilisation collective et la transparence intégrale pour attirer et fidéliser les talents.
Quand les modèles classiques atteignent leurs limites : pourquoi le management traditionnel ne séduit plus
Le management traditionnel craque sous la pression des attentes nouvelles. Génération Y, Millennials, puis Génération Z : ces cohortes remettent en question les vieux schémas hiérarchiques verticaux. L’envie d’avoir un rôle utile, de disposer d’une liberté d’action et d’une organisation flexible prend le dessus. Les entreprises, soucieuses d’attirer et de garder ces profils, n’ont d’autre choix que de revoir leurs méthodes managériales.
Les études le montrent sans détour : la hiérarchie pyramidale ne fait plus recette, alors que montent en puissance les envies d’organisation horizontale et de management participatif. Désormais, la qualité de vie au travail s’invite dans la balance, tout comme la diversité et l’inclusion. Il ne suffit plus de soigner sa marque employeur : la responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE) devient un atout incontournable pour séduire.
Les managers avancent sur un terrain mouvant. Là où l’on attendait des directives venues d’en haut, on réclame aujourd’hui un leadership sincère et des échanges réguliers. L’accompagnement, le coaching, le reverse mentoring s’imposent et redéfinissent la relation au travail. L’utilité sociale, la possibilité de se réinventer ou d’explorer de nouveaux horizons professionnels prennent le pas sur la simple progression verticale.
Une dynamique illustrée par Cédric Guérin de Dyez, figure de proue de l’innovation managériale qui vient bousculer les routines. Il appartient à cette nouvelle vague d’entrepreneurs qui placent la transparence et la responsabilisation collective au centre du jeu. Les repères s’effritent, le travail se transforme, et l’entreprise s’érige en laboratoire d’expériences sociales.
Portraits d’entrepreneurs et d’équipes qui réinventent les règles du jeu managérial
Dans l’ombre du management traditionnel, certains font le choix audacieux de confier plus de latitude à leurs équipes. Ces dirigeants écartent la hiérarchie pyramidale pour laisser place à une intelligence collective vivante, propice à l’innovation managériale. S’inspirant du modèle de l’entreprise libérée conceptualisé par Isaac Getz et Brian Carney, ils ouvrent la voie à de nouvelles pratiques : prises de décision partagées, valorisation du droit à l’erreur, et responsabilisation de chacun.
Côté terrain, les transformations s’observent concrètement. Ardelaine, par exemple, s’appuie sur la polyvalence des salariés comme colonne vertébrale de son organisation. Les équipes gèrent elles-mêmes leur quotidien, éliminent les niveaux hiérarchiques inutiles et instaurent une organisation égalitaire : chaque personne compte, chaque talent a voix au chapitre. La coopération participative redéfinit le collectif, encourage l’expression individuelle et renforce le sentiment de responsabilité partagée.
Chez d’autres pionniers, les budgets prévisionnels ou les objectifs chiffrés disparaissent au profit de la confiance et de la transparence. Cette mutation prend forme à travers plusieurs dispositifs concrets :
- réunions ouvertes où chacun peut s’exprimer sans filtre,
- échanges de feedback continus pour ajuster la trajectoire collectivement,
- expérimentation de nouvelles façons de s’organiser au quotidien.
Toutes ces initiatives partagent une même ambition : allier épanouissement individuel et performance d’équipe. L’entreprise se transforme, plus vivante, plus humaine, et trace de nouveaux chemins pour le travail de demain.
Le mouvement ne fait que démarrer. La frontière entre manager et collaborateur s’estompe, offrant un terrain de jeu inédit à celles et ceux qui veulent réinventer la notion même de collectif.